Le théâtre, pourquoi c'est cool et important d'y aller :
Après qu'on se soit mis les pingres et frileux du porte-feuille en poche avec l'article sur le Grand T (moins cher que le ciné parfois mes enfants), c'est parti pour vous convaincre/persuader que le théâtre, c'est cool.
L'Illusion Comique de Corneille, dans une mise en scène de la compagnie Les Loups Masqués
Déjà, ne serait-ce que pour varier les genres. Je peux concevoir les idées arrêtées de certains, mais à mon sens, s'ouvrir à d'autres systèmes, d'autres codes et d'autres moyens d'expression narratives ne peut avoir que de bonnes retombées sur notre travail.
Dessin de presse de Honoré Daumier
Le jeu sur le langage, sur l'espace, la lumière, les sons ; autant de choses et de médiums qui vont nous servir directement. De tout temps le théâtre a rivalisé d'ingéniosité, et chaque jour de nouvelles mises en scène aux idées innovantes sont conçues : comment pourrait-on passer à côté dans un milieu aussi créativore que le nôtre ?
Le théâtre est un lien historique, car certains spectacles reprennent directement les codes pratiqués quelques siècles plus tôt : comedia dell'arte, théâtre kabuki (Japon), Vaudeville, Múa rối nước (théâtre de marionnette vietnamien sur l'eau) et j'en passe. La réinterprétation de ces pièces a également de quoi nous intéresser : transposer une intrigue de Molière dans un contexte de dictature oligarchique ? Changer le sexe des personnages principaux de Beaucoup de Bruit pour Rien et dérouler l'action au 19ème ? Voilà qui a de quoi piquer la curiosité et nous inspirer !
Cliquez pour voir la bande-annonce de cette super reprise du Cid de Corneille
D'un point de vue historique toujours, on peut se retrouver devant une pièce qui nous apprend. Une saison au Congo, de Aimé Césaire, bien que romancé, nous informe des événements du coup d'état qui sépara le Congo en deux ; les mises-en-scène de Mikola Piniguine dénoncent quant à elle l'oppression en URSS.
Une saison au Congo d'Aimé Césaire, dans une mise-en-scène de Christian Scharietti
… et un lien géographique : car, par chance, des troupes étrangères se déplacent ou se créent ici. Si l'on se retrouve face à une conception étrangère, voilà déjà qui chamboule notre vision de la narration : jetez donc un œil à ce qu'on appelle l'Opéra Chinois et vous comprendrez tout de suite. L'esprit critique saura y voir une manifestation de « qu'est-ce que la Chine ? » à travers sa* notion de l'amusement, particulière à sa* culture, et il saura en tirer ce qui améliorera sa sensibilité. (* : sa = Chine)
Le théâtre, ça peut être une interrogation ; sur soi, sur les autres, sur tout : Yaël Tautavel (ou l'enfance de l'art) de Stéphane Jaubertie, Forêt de Wajdi Mouawad, des pièces qui touchent, bouleversent, nous mettent les nerfs en boule, mais quelle expérience ! Quel bonheur d'assister à un tel événement, quelle richesse ! L'émotion ressentie en salle est différente du cinéma, selon moi. Pas mieux, pas moins bien, mais différente dans un sens que nous gagnerions à essayer.
La Machine Infernale (Jean Cocteau) Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand) Forêts (Wajdi Mouawad) Yaël Tautavel (Stéphane Jaubertie)
On ne peut pas dénier non plus l'aspect engagé et militant du théâtre : spectacle de marionnette à taille humaine et visage de bois pour dénoncer l'exil d'URSS, discours féministe de Figaro (au XVIIIème siècle les enfants!), quel fabuleux moyen de contestation !
Cliquez pour voir/écouter le monologue de Figaro tiré du Mariage de Figaro de Beaumarchais, acte V scène 3
Le théâtre enfin, ça peut être de la lecture : il y a des pièces qu'on se délecte à découvrir écrites ; je me souviens le plaisir que j'ai eu à lire Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand) ou encore Le Mariage de Figaro (P-A C. de Beaumarchais).
Et puis, on peut aussi voir une pièce pour se détendre. Tout simplement.
Puisque ça ne dépend que de comment vous choisirez de recevoir le spectacle.
Bigre, une création de la compagnie Grolektif
Toutes les pièces citées ici sont des conseils personnels de lecture ou à voir. Sur ce, j'espère que tout ceci vous a donné envie ! A la revoyure, salut !
